La guerre avait repris avec les Perses sassanides, mais Justinien signe une nouvelle paix en 562 qui lui permet d'agrandir son influence en Arménie et dans le Caucase. En revanche, l'usage des Fédérés, c'est-à-dire l'incorporation de Barbares dans l'armée romaine, est toujours en cours, Bélisaire n'hésitant pas à recruter de nombreux Ostrogoths tout au long de sa conquête de l'Italie. Dans l'urgence, les Ostrogoths nomme Vitigès comme leur nouveau roi, qui décide de porter ses forces en Dalmatie. Enfin, il fait bâtir la cité de Justiniana Prima dans sa région d'origine, qu'il élève au rang d'évêché[279]. Quoi qu'il en soit, ces séries de guerres et de révoltes affaiblissent la réussite de la conquête rapide du royaume des Vandales. Après avoir conclu un traité de paix, il parvient à susciter la rivalité entre ce peuple et les Onoghours pour les détourner de l'Empire byzantin[80],[81]. Seule une partie des anciennes terres de l'Empire romain d'Occident ont été reconquises, même s'il n'a jamais exprimé le vœu de s'attaquer à l'ancienne Gaule par exemple[45]. La conséquence de la montée en puissance des gouverneurs de province est la disparition progressive des vicaires[178], même s'ils subsistent dans certaines régions comme le Pont[179]. Elle est achevée en cinq ans et officiellement consacrée le 27 décembre 537[N 24],[270],[271]. En réaction, Justinien renforce sa politique religieuse. Cette préoccupation sociale n'est pas sans lien avec la piété de l'empereur, soucieux de garantir un statut aux plus pauvres. Jane 23 min. De nombreux édifices sont abîmés, parmi lesquels les fortifications de la cité ainsi que le mur d'Anastase, qui ne peuvent bloquer le raid des Koutrigoures deux années plus tard. Bélisaire débarque en Afrique à la fin du mois d'août 533 et établit son camp à Chebba, à cinq jours de marche au sud de Carthage. Charles apprend alors l'art de la … Toutefois, cette dualité disparaît parfois, comme quand Salomon est à la fois préfet du prétoire et magister militum entre 534 et 536. Là encore, rares sont les pièces à mettre en scène l'époque byzantine mais Giustino de Georg Friedrich Haendel sur un livret adapté de Pietro Pariati en 1737 et Belisario de Gaetano Donizetti sont des exceptions. Tant la politique étrangère, faite de conquêtes, la diplomatie, usant largement du paiement de tributs pour acheter la paix ou encore la politique architecturale à Constantinople, ainsi que la reconstruction de cités frappées par des séismes (Antioche en 526 et 528) sont très coûteuses[205]. En 546, Justinien envoie Jean Troglita, le héros de la Johannide, récit épique de Corippe. Article détaillé : Sassanides. Leur objectif est essentiellement de renforcer le pouvoir de l'empereur en démembrant les grands offices, de lutter contre l'inquiétant développement de la grande propriété foncière ainsi que contre la corruption endémique des fonctionnaires impériaux. Khosro mobilise une grande armée pour remonter l'Euphrate, s'emparant notamment de Sura qu'il démolit. Selon Procope de Césarée, c'est l'impératrice Théodora qui l'incite à rester[N 8]. Justinien envoie alors une armée conduite par plusieurs généraux de renom, dont Narsès, mais elle est vaincue. Constantinople se situe sur le détroit du Bosphore l’Asie de l’Europe et relie la Mer Noire à la mer Méditerranée. Justinien est alors nommé patrice, puis consul. Le nouveau roi, Agila Ier, est alors confronté à la révolte d'Athanagilde Ier qui demande le soutien de l'Empire byzantin. La connaissance du règne de Justinien repose sur un grand nombre de sources. Les deux camps s'unissent alors pour réclamer la clémence de l'empereur[N 7] ainsi que la démission de trois hauts fonctionnaires : le questeur Tribonien, le préfet de la ville de Constantinople Eudémon et le préfet du prétoire Jean de Cappadoce, particulièrement impopulaire car tenu pour responsable de la forte pression fiscale[142],[143]. Georg Ostrogorsky, tout en reconnaissant les limites de Justinien, en brosse un portrait très positif, louant « la puissance de son génie universel », mettant en avant l'envergure mondiale de son ambition, reflet d'une nostalgie de l'Empire romain qui habite son temps et continue d'habiter ses successeurs. Il agrandit l’empire d’Orient et diffuse la religion chrétienne. Pour cela, les Byzantins tentent de convertir au christianisme les Koutrigoures de la région, dirigés par Grod. La domination byzantine sur la Lazique est confirmée mais l'Empire byzantin doit verser 30 000 pièces d'or par an à la Perse, tandis que cette dernière garantit la liberté religieuse pour les chrétiens[66]. La distance entre Justinien et ses hôtes est accentuée et les marques de respect envers l'empereur sont parfois étendues à l'impératrice, au grand dam de l'aristocratie traditionnelle[39]. Le terrain d'affrontement se situe alors aux pieds du Vésuve et les deux armées se tiennent face à face durant près de deux mois. L’historien Robert Folz suppose que son instruction, à l’image de celle de tous les laïcs, fut négligée. Son gouvernement est très autoritaire. Quatre siècles plus tard, Constantin VII, affirme que le patriarche couronne Justinien le 4 avril, le jour de la Pâques, une date hautement symbolique. En Italie aussi, la séparation entre le civil et le militaire est consacrée par la pragmatique sanction de 554, créant la préfecture du prétoire d'Italie, même si Narsès exerce en réalité l'ensemble des pouvoirs. Procope de Césarée met particulièrement en avant cet aspect de la politique balkanique de Justinien, et il est parfois difficile de savoir si tous les travaux attribués à Justinien (six cents selon Procope) le sont de manière certaine[68]. Cette réorganisation donne naissance à un ensemble de lois, appelées à l'époque Corpus Juris Civilis (en latin), qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de Code justinien. 3) Doc. Son ouvrage historique, « Sur les magistratures de l'État romain », est un éloge panégyrique généralement favorable à l'empereur, probablement en partie par nécessité, pour éviter de le mécontenter[7]. En ce qui concerne le judaïsme, Justinien ne revient pas, dans un premier temps, sur la tolérance limitée dont les Juifs font l'objet sur le territoire impérial. En effet, il est originaire d'une famille de paysans vivant en Thrace, dans le village de Tauresium (près de la future Justiniana Prima). Les réalisations de Justinien inspirent aussi certaines créations, notamment à propos de la reconquête de Rome. Toutefois, en dépit de son âge avancé, Justinien n'a pas prévu sa succession et n'a pas de descendance. D'origine modeste, il parvient au faîte du pouvoir grâce à l'action de son oncle et empereur Justin Ier dont il est l'un des principaux conseillers avant de devenir son successeur. Surtout, les conclusions du deuxième concile de Constantinople suscitent de vives réactions dans les rangs des partisans des Trois Chapitres, notamment en Afrique et en Illyrie. Dès lors, la nécessité de faire rentrer l'impôt est particulièrement forte. Il est souvent masqué par un drap épais et, quand il est visible de tous, il ne s'exprime parfois que par des gestes ou par l'intermédiaire d'un mandator, pour renforcer la distance entre lui et le reste de l'humanité[40]. Sur les régions de l’antique royaume du Pont, l’Empire conserve quelques têtes de pont qui constituent autant de comptoirs commerciaux régulièrement menacés par les peuples nomades de la steppe eurasiatique. L'objet de ce texte, particulièrement volumineux (432 sections pour 150 000 lignes) est notamment de servir aux étudiants de droit, afin qu'ils puissent « y puiser dans une eau pure »[164]. Les conquêtes de Justinien (en orange) essentiellement sur la moitié ouest de la Méditerranée. Justinien veut reconstituer l'Empire romain autour de la Méditerranée. Le 1er avril 527, de vieilles blessures de guerre de Justin se réveillent et provoquent une lente agonie. Le patriarche Théodose d'Alexandrie est lui aussi déposé, tandis que la persécution des monophysites s'étend à l'Égypte, non sans résistances locales. Il est l'une des principales figures de l'Antiquité tardive. La conquête rapide de l'Afrique du Nord permet à Justinien de tourner son attention vers un autre territoire. Ainsi, Justinien et ses fonctionnaires, notamment Jean de Cappadoce, sont particulièrement attentifs à améliorer l'efficacité de l'administration et de nombreuses novelles prises au cours du règne témoignent de cette volonté. Dans un premier temps, les sénateurs ne parviennent pas à se décider tandis que le peuple et l'armée commencent à mettre en avant leurs candidats, là encore sans arriver à un consensus. Dès 528, les hostilités reprennent avec des combats contre le royaume de Lazique et en Mésopotamie qui ne débouchent sur aucun changement territorial significatif. L'importance symbolique de sa reprise n'en est que plus grande. Le patriarche Eutychius de Constantinople refuse de signer l'édit et est déposé. Justinien Je suis né dans un petit village appelé Tauresium, en Dardanie, en 482, par la surveillance, la sœur du général estimé Giustino, qui a fait son chemin dans les rangs de l'armée pour devenir empereur. La destruction d'Antioche, ville phare de la chrétienté orientale, est un choc pour Justinien et pour tout l'Empire. L'ensemble de ces événements contribue aussi au déclin de nombre de cités et de leurs institutions, comme à Beyrouth frappé par un tremblement de terre[152]. L'un de ses livres est consacré à Justinien, qu'il juge favorablement, et ses informations reprennent souvent le discours officiel[11]. Mundus s'empare de la Dalmatie et Bélisaire de la Sicile, presque sans combattre. Jean le Lydien est aussi une source importante. De leur côté, les généraux Bélisaire et Narsès reprennent peu à peu les choses en main. Ce territoire, grenier à blé de l'Empire, est d'une importance stratégique. Selon Georges Tate, « l'élévation au trône de Justinien est entièrement due à Justin. Justinien ou Justinien le Grand (latin : Imperator Caesar Flavius Petrus Justinianus Sabbatius Augustus, grec ancien : Φλάβιος Πέτρος Σαββάτιος Ἰουστινιανός), né vers 482 à Tauresium, près de Justiniana Prima en Illyrie, et mort le 15 novembre 565 à Constantinople, est un empereur romain d'Orient[N 1] ayant régné de 527 jusqu'à sa mort. Par Vikidia, l’encyclopédie pour les jeunes, qui explique aux enfants et à ceux qui veulent une présentation simple d'un sujet. Entre 527 et 540, après être parvenu à affermir sa position sur le trône, il se lance dans des guerres de conquêtes victorieuses tout en préservant la paix sur les fronts balkaniques et perses. Toutefois, cette entreprise de pillage se termine avec la défaite des Francs à la bataille du Volturno en 554. En 535 et 536, Justinien engage une profonde réforme du gouvernement des régions orientales. Toutes ces œuvres romancent la relation existant entre Théodora et Justinien, s'appuyant souvent sur les dires de Procope de Césarée dans son Histoire secrète de Justinien pour nourrir le scénario d'une ascension sociale fulgurante et fascinante. Justinien espère briser la résistance de ces derniers et renforcer la centralisation pour étouffer les tendances à la dissidence de la région. Bélisaire tombe même en disgrâce auprès de Justinien. En dépit de la violence de la répression, Justinien sort renforcé de cette épreuve qui consolide son autorité de manière décisive. C'est le cas d'Antioche, plusieurs fois en partie détruite puis reconstruite. La vision de Justinien de la position de l'empereur s'incarne dans les titres dont il se pare. En outre, Jean de Cappadoce est attentif à réduire les dépenses publiques, ce qui l'amène par exemple à s'opposer à la guerre contre les Vandales. Enfin, la gratuité du procès est instaurée pour les plus pauvres, de manière qu'ils aient accès à la justice[193]. Agathias rapporte qu'après cet effort, l'armée impériale compte 150 000 hommes, même si ce chiffre est probablement sous-estimé[N 16]. Les troupes chargées d'occuper les garnisons frontalières, les limitanei, ne sont pas des soldats professionnels et ils se montrent de moins en moins capables de former une force armée performante, notamment sur la frontière perse. En outre, cette dernière peut faire étape dans les ports ostrogoths de la Sicile car Amalasonte, reine des Ostrogoths, s'oppose à Gélimer. Il blâme par exemple la politique fiscale causée par les guerres coûteuses de Justinien, même s'il s'attaque surtout à Jean de Cappadoce et, plus généralement, à l'entourage de l'empereur[8]. ne sont mises en œuvre qu'après son arrivée au pouvoir démontre qu'il ne dispose pas d'une liberté d'action totale à l'époque du règne de son oncle[21]. Justinien est alors nommé auguste et couronné par Justin. La situation dégénère d'autant plus que Solomon, après un succès contre les Maures, est finalement battu et tué par ceux ci lors de la bataille de Sufétula en 544, tandis que Stotzas rejoint les rebelles berbères. La capitale est touchée plusieurs fois, notamment en 540-541, en 551 (de nombreuses autres villes sont alors touchées) mais surtout le 14 décembre 557 où la terre semble avoir tremblé le plus violemment. Si les conflits entre les deux entités sont nombreux (guerre d'Anastase), la frontière reste à peu près la même. En revanche, à partir de 540, l'Empire byzantin est confronté à plusieurs défis de natures diverses, qui menacent les acquis de la décennie précédente sans pour autant les remettre en cause[46]. Pour tenter de mieux contrôler le commerce de la soie, l'État instaure un monopole sur sa production dans les années 540, ce qui entraîne le déclin des ateliers privés[261]. Ils estiment qu'il est avant tout humain. De ce fait, l'Italie ne peut en aucun cas être considérée comme le centre retrouvé de l'Empire romain. Cette évolution progressive dun Empire romain à un empire plus spécifique se fit au cours du VIIe siècle après que lempire eut avec des fortunes diverses essayé de restaurer l'universalité de l'Empire romain à l'image de lœuvre de Justinien. Ainsi, quand il s'adresse à Dante, il le fait en ces termes : « César je fus et Justinien je suis ». Justinien a de grandes qualités pour être empereur : il a le sens de l'État, il est capable de beaucoup travailler et il vit de manière assez simple. Or, cette fête devant se dérouler quarante jours après Noël, il affirme par-là la légitimité supérieure de la date du 25 décembre par rapport au 6 janvier, jour de la fête de Noël à Jérusalem[232],[233].