[…] J’ai peur de devenir un ermite, d’être incapable de nouer des relations profondes, de partager ma vie avec l’autre de manière substantielle. 4 La structure de l’échantillon a pu accentuer cet effet : très peu de participants ont évoqué l’existence d’un comité de suivi de thèse. Les données de l’enquête Conditions de vie des étudiants montrent ainsi qu’en 2008-2009, 89% des doctorants en lettres et SHS déclarent travailler souvent à leur domicile et 39% travailler régulièrement en bibliothèque, contre 60% et 10% des doctorants en sciences. Au-delà de l’isolement, l’enjeu plus général de la solitude apparaît désormais omniprésent au sein des forums, des blogs et des témoignages littéraires qui éclosent à propos de l’expérience du doctorat en France, assimilant la thèse à une épreuve excessivement solitaire, justifiant bien des abandons. Lorsque vous écrivez, vous avez le pouvoir de modifier votre perception des choses, surtout lorsque vous le faites pour trouver de nouveaux moyens d’interpréter vos émotions, vos expériences et vos récits intérieurs. Mais c’est aussi une solitude personnelle, les doctorants étant seuls pour répondre à cette question angoissante. 19Ces stratégies d’isolement se retrouvent à des moments spécifiques du parcours de thèse (moments de rédaction d’articles ou de chapitres, premières communications), mais les formes monacales de replis solitaires sont surtout fréquentes lors des phases d’écriture finale. 31 […] En même temps, j’essaie d’éviter de penser comme ça, de remettre tout en question car cela m’empêcherait de continuer ». Nous montrerons qu’elle l’est à la fois pour chaque homme, mais aussi pour la société. Si cette technique d’entretien collectif pouvait limiter la possibilité de rentrer en détail dans le parcours de chacun, elle présentait l’avantage de faire émerger des divergences ou contradictions dans les expériences des différents doctorants. Ce sont ici les rhétoriques de la « place » et du « sens » (entendu à la fois comme « signification » et comme « direction à prendre ») qui dominent. Victor Hugo Là, l’institution ne prenant pas formellement en charge la question de l’« après », les solitudes vécues pendant la thèse peuvent être exacerbées. Étonnamment, les parents les plus « dotés » en capital économique et/ou culturel, ou proches du milieu académique n’étaient pas ceux prodiguant nécessairement les validations identitaires et le soutien moral les plus significatifs. Cette problématique émerge cependant au sein d’enquêtes à destinée plus générale visant à rendre compte des différentes facettes de l’expérience doctorale (Golde, 2000 ; Fullick, 2011 ; Lhérété, 2011 ; Lovitts, 2011 ; Frances et Le Lay, 2012 ; Haag, 2012). L'homme a besoin d'être seul pour pouvoir se poser, réfléchir et se retrouver. Actuellement, la solitude est devenue un phénomène très courant dans notre vie moderne. Fabrique d’une jeunesse dominante, Paris, La Découverte, Coll. Une seconde expérience de solitude s’inscrit davantage dans le face aux autres et le difficile partage de son expérience ; elle se dévoile dans la prégnance d’une rhétorique des liens, sources de solitude avec les proches, les pairs ou le directeur de thèse. - Coralie, F., 25 ans, française, 1ère année de doctorat, sociologie, EHESS, sans financement. Il est toutefois marqué par une surreprésentation des étudiants en sociologie comparativement aux autres disciplines de SHS et par une faible couverture des situations en région. 10Enfin, du contenu de l’ensemble de ces entretiens, nous avons tiré ce que nous avons appelé des « univers rhétoriques », c'est-à-dire des types d’interrogations partagées par les étudiants dans leur interprétation de leur expérience de solitude, et auxquelles ils peuvent répondre de façon contrastée. C’est le cas par exemple pour un doctorant normalien pour qui le fait de donner quelques cours permet de « déculpabiliser » en n’étant pas « payé pour rien » mais pour un « vrai travail ». C’est très souvent un manque, un vide à combler, une souffrance mais c’est une réalité de notre naissance à notre mort. Par la suite les philosophes tenteront d'élaborer une théorie de la vérité en terme d'adéquation ou de correspondance entre ce qui est et ce que l'on dit sur ce qui est. 8Dans un second temps, un groupe plus restreint de participants au séminaire a réalisé quinze entretiens individuels semi-directifs, d’une durée d’une à deux heures. Découvrez 8 bonnes raisons d'aimer être seule ! Le contraste est grand avec les expériences relatées par plusieurs doctorants originaires d’autres pays européens, familiers des systèmes scandinave, italien et étatsunien, dans lesquels le doctorant est davantage considéré comme un chercheur par ses pairs. La solitude, au premier abord, on peut avoir envie de la fuir. Fondements et inégalités », Socio-logos [En ligne], 10 | 2015, mis en ligne le 15 juillet 2015, consulté le 16 décembre 2020. Affronter la solitude revient à aborder sa peur et surtout la peur de la mort. Par là-même, nous nous inscrivons dans la dynamique de travaux récents sur la solitude, qui tendent à ne plus l’appréhender uniquement sous la forme d’indicateurs résidentiels ou relationnels, mais plutôt par la multiplicité des expériences qu’elle peut recouvrir pour le sujet à différents moments de sa vie (Schurmans, 2003 ; Flahaut, 2009 ; Campéon, 2011 ; Van de Velde, 2011 ; Klinenberg, 2012 ; Pan Ké Shon et Duthé, 2013). Il faut, pour les doctorants interrogés, maîtriser la gestion de son isolement et la nature des liens noués, avec ses pairs et son directeur ; les relations extérieures, notamment antérieures à la thèse, apparaissent comme d’importants supports. À cette séance participaient également : 8 étudiants de master et 3 étudiants en doctorat de sociologie, 1 docteure en sociologie. (…) C’est bien de sortir de chez soi. Nous verrons que la solitude peut être ambigüe : un jour recherchée et le lendemain redoutée. Giret Jean-François (2005), « De la thèse à l’emploi - Les débuts professionnels des jeunes titulaires d’un doctorat », Bref, n°220, juin. Or, il n’y a pire solitude que celle que l’on peut vivre à deux. L’incompréhension ou le manque de reconnaissance interrogent le choix d’un travail de recherche comme engagement social et participation au monde. Elle est particulièrement saillante lors des temps d’écriture – celle-ci pouvant se faire tout au long de la thèse, par petits bouts qu’il s’agira de trier puis de coller, ou bien comme intense jet final, proche d’un accouchement violent mais heureux. La Solitude est une épreuve sur la voie initiatique que nous avons emprunté. Aussi, la diversification et la parcellisation des tâches attendues des doctorants (enseignements, articles, colloques) et l’injonction institutionnelle à une thèse de plus en plus courte, peuvent autant structurer le travail qu’être perçues comme empêchant l’accès à ce temps créatif et à cet isolement du travail d’écriture. Lhérété Héloïse (2011), « La solitude du thésard de fond », Sciences humaines, n° 230, p. 10. La Solitude représente, de nos jours, un sentiment très répandu et ressenti par l’être humain, certains relativiseront, et y trouveront même quelque chose de positif. Si la thèse dévore, c’est aussi qu’elle vient manger, digérer, modifier l’individu dans l’ensemble de son rapport au temps. - Amélie, F., 26 ans, française, 2ème année de doctorat, sciences politiques, Université de Grenoble, contrat CIFRE dans l’administration publique territoriale. Soulié Charles (2006), « Des déterminants sociaux des pratiques scientifiques : étude des sujets de recherches en sciences sociales en France au début des années 1990 », Regards sociologiques, n°31. Elle peut être oppressante si elle génère en nous le sentiment de se sentir seul, alors qu'on voudrait partager quelque chose avec quelqu'un ; oui. Enquête « ESR 2010 » (2010), « Questionnaire sur les précaires de la recherche et de l’enseignement supérieur. Comme nous le verrons, le terrain peut également être considéré comme une précieuse attache au « monde réel » et une mise en avant d’une forme d’utilité sociale et de « reconnaissance » : ces deux versants de l’expérience de terrain sont inégalement mis en avant, en fonction des lieux et des types d’enquêtes menées, par les doctorants interrogés. Au regard de notre enquête, c’est l’absence de financements qui crée les expériences de solitude les plus radicales, plaçant les doctorants dans des situations de précarité financière et temporelle, créant une dissociation entre les activités intellectuelles et les enjeux de survie : l’enquête 2010 de l’Observatoire de la Vie Etudiante relève que 12,3% des doctorants en France ne disposent d’aucun financement identifié (situation ne concernant quasiment que les SHS et pour moitié des étudiants étrangers), et que 52% des doctorants en SHS réalisent leur thèse en menant de front un travail salarié, majoritairement dans l’enseignement secondaire (Vourc’h, 2010). C’est cette même solitude du rôle qu’exprime une doctorante en anthropologie, par l’impression de représenter quelque chose de « bizarre », de se sentir « un peu plaquée, toujours observée, contrôlée ». Ambiguïtés et « galères » du statut de doctorant, 3.3. Ces expériences peuvent dériver vers une totalité éprouvante, comme l’évoque Vincent, en 1ère année de thèse à Paris et financé : « J’ai la tête tout le temps dans la thèse, et du coup j’suis pas dans l’urgence. Et la reconnaissance de la part des étudiants c’est quand même une putain de ressource quand t’as quasiment jamais de reconnaissance quoi. 39Notre échantillon a permis de repérer une caractéristique forte de la thèse (la solitude comme travail individuel de construction de son cadre de travail) qui se décline à travers plusieurs difficultés (la gestion de son temps, la relation au directeur et aux pairs, les conditions matérielles d’existence et le sens de l’exercice). C’est le cas d’une doctorante étrangère actuellement en 3ème année de thèse, pour qui l’expérience de laboratoire a été vécue de manière quasi-traumatique, proche du « harcèlement moral » et générateur d’un violent sentiment d’exclusion. Beaud Stéphane (1997), « Un temps élastique. 31D’autres activités peuvent procurer ce sentiment d’utilité et compenser le manque de reconnaissance externe, en particulier l’enseignement. 34L’existence sociale du doctorant est également mise à l’épreuve par une difficulté largement partagée à se projeter dans l’avenir. Et qu’il en faut des milliers des journées comme ça pour arriver à la fin. Propos recueillis par Raphaël Buisson-Rozensztrauch - publié le 22/08/2018 « Quand on veut être seul, c'est parce qu'on sait qu'on ne l'est pas vraiment », observe Olivier Remaud. 17Notons que cette gestion des temps est très distincte pour les doctorants qui occupent un ou des emplois à côté de leur thèse. Poulain Sébastien (2011), « Bilan de compétence: valorisation professionnelle du doctorat. L’incompréhension concerne aussi les amis ayant pris d’autres chemins professionnels, les collègues ou les supérieurs d’un autre travail salarié, avec qui il peut s’avérer difficile de partager son expérience. La solitude est loin d’être une punition. AccueilNuméros10Les expériences de la solitude en... Cet article vise à identifier les facteurs qui contribuent aux expériences de solitude en doctorat de sciences humaines et sociales en France. Selon la fondation de France, 12% de la population française est aujourd’hui en situation de grande solitude. La solitude est un sentiment de mal-être pour certains d'entre nous. Charge aux doctorants de saisir les implicites d’une sélection à venir : sur quoi seront-ils évalués ? La thèse est alors associée à un épuisant dialogue avec soi. Sivi le poète, Solitude. Cette rhétorique de l’(in)utilité au monde relève d’une logique d’engagement, autre que la logique d’œuvre évoquée en première partie. La solitude peut être aussi un moyen de se retrouver soi-même en fuyant, un instant, le bruit et l'agitation du monde. Klinenberg Eric (2012), Going Solo: The Extraordinary Rise and Surprising Appeal of Living Alone. Souvent synonyme d’isolement, de renfermement sur soi-même, elle est donc comparée avec l’enfer qui, d’après une définition plutôt religieuse, est un état de souffrance extrême endurée à long terme par l’esprit humain et après la mort part ceux qui ont commit des péchés graves sur la terre. Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Vous aimerez aussi : Le baiser. De nos jours, nous sommes beaucoup à considérer la solitude comme un fléau et à la vivre comme une grande souffrance. Ce face aux autres est fondamentalement lié à la première forme de solitude et aux exigences du travail de recherche : organiser son temps, réaliser son « terrain », choisir de s’isoler pour écrire, impliquent nécessairement un choix et des discours sur les autres. Le fait de s’octroyer des moments en solo permet de s’écouter, se poser de bonnes questions, se souvenir de ses rêves et en trouver de nouveaux. Si la relation aux pairs ne prend pas nécessairement cette forme polarisée, la formation de relations de confiance peut nécessiter un temps d’adaptation, plus ou moins long en fonction des institutions et des équipes d’accueil. La famille se trouve, dans les entretiens, au cœur de cette difficulté du partage. La solitude peut être une trés bonne chose pour quelqu'un qui réfléchi ... L'être humain n'est plus sincère dans quoi que ce soit. 4Notre recherche est le fruit d’une enquête collective, structurée autour des questions suivantes : dans quelle mesure, pour quelles raisons et pour qui l’expérience du doctorat en France peut-elle être une phase vécue comme génératrice de solitudes ? […] J’ai parfois le sentiment d’être un peu un pion. 36La socialisation doctorale en sciences humaines et sociales en France induit une expérience transversale, bien que multiforme, de la solitude, et elle doit à ce titre faire l’objet d’un apprentissage individuel. Ces expériences d’une temporalité différente (Membrado, 2010) se radicalisent parfois en termes d’isolement ou de mise à distance de l’autre : c’est alors l’image de l’ermite ou du reclus qui domine,  à l’instar de cette expérience d’ « ermitage monacal » évoquée par Alice, en 1ère année de doctorat d’anthropologie. F. Nietzsche. L'artiste Abraham Poincheval s'est enfermé pendant treize jours, en 2014, dans un ours empaillé au musée de la Chasse et de la Nature de Paris. Expirer chez soi et entouré de ses proches est ainsi, peut-être, un ultime cadeau… ... citation mise en exergue de la nouvelle « Quinzaine d’été » de Sabine Bourgois, Page à page Editions, Collection Nouvelles Latitudes, 1999, page 95. Cette incertitude radicale et la solitude dans laquelle le doctorant se trouve pour y faire face se manifestent en particulier à la fin de thèse, où il n’est plus possible d’éviter la question de son avenir professionnel. >> Les rhétoriques mobilisées véhiculent une représentation positive de la solitude, longtemps mise de côté dans les recherches sur la question, mais « redécouverte » récemment à la faveur d’enquêtes sur les solitudes contemporaines (Schurmans, 2003) ou sur la vie seule (Klinenberg, 2012). En effet, plusieurs travaux font état d’un clivage persistant en termes de conditions de travail entre doctorants de sciences dures et doctorants en SHS (Haag, 2012 ; Gérard, 2013). 14Cette solitude créatrice est inégalement présente à différents moments de la thèse. Les attitudes face a ta solitude decrites dans ton message peut sembler peut-etre trop simplistes pour les autres. La solitude peut être quelque chose de ravageur. - Carla, F., 34 ans, chilienne, doctorat achevé, sociologie, Université Paris-Est, bourse du Chili. ... il est souvent plus difficile de savoir à quel moment elles ont … - Maria, F., 27 ans, italienne, 2ème année de doctorat, anthropologie, EHESS, financée. Je n'ai rien gagné! C'est alors un sentiment d'isolement qui apparait, comme si on était emprisonné dans une tour invisible des autres. Paugam Serge (2008), Le Lien social, PUF, Coll. ... ça prouve qu'on peut toujours s'en sortir.Pour ma part je suis dans le fond du barril,je n'ai plus l'énergie pour reprendre le chemin du travail,j'ai été trop malade et ça m'a laissé des séquelles assez graves,je suis … Annonce Et mon âme a de nouveau respiré. 33L’absence de définition statutaire claire laisse la place à des définitions très personnelles et hybrides de la position sociale de doctorant : ceux-ci se définissent tantôt comme « étudiants », « travailleurs » ou « apprentis » en fonction de leur parcours antérieur mais aussi et surtout de leurs besoins matériels. Leur statut oscille entre l’autre menaçant – comme obstacle au travail – et l’autre significatif – qui donne sens à l’expérience de la thèse et aide à contrer le risque du dialogue avec soi-même. De séparer quand même l’intime, enfin la vie de tous les jours, et le travail. 3  Suivant le rapport 2010 de l’OVE, rappelons que « plus d’un tiers des étudiants inscrits en doctorat sont de nationalité étrangère contre environ 15% à l’université tous cycles confondus » (Vourc’h, 2010). URL : http://socio-logos.revues.org/1622. Celle-ci désigne l’absence de compagnie et le manque de relation avec les autres. L’une et l’autre approche permettaient d’orienter l’analyse soit vers la manière dont cette thématique apparaissait dans le récit des enquêtés, soit vers les réactions à l’évocation de cette thématique. L’homme a en lui, sans le savoir, la nostalgie de la communion qu’il avait en Eden avec Dieu. Ils semblent avant tout devoir mettre en place des stratégies temporelles distinguant des temps spécifiques à leurs différentes activités (systématisation des tâches ou sacrifice du temps libre), afin de faire face à une diversité de tâches et d’exigences. 29« Tu te lèves le matin et tu n’existes pour personne » : ce témoignage est révélateur d’un sentiment d’inutilité et d’une solitude liées à la place du doctorant dans la Cité. Penguin. Ici, cette compétence à jongler avec des exigences contradictoires semble prendre racine dans la nécessité intériorisée du fait de ses origines sociales modestes de « devoir gagner sa vie » et d’une « peur viscérale du chômage », donnant dès lors lieu à des emplois du temps serrés et épuisants et au report de la finalisation de sa thèse. - Pierre, H., 31 ans, français, doctorant en droit, université parisienne, sans allocation doctorale. Pour maîtriser un cheminement parfois sinueux et semé de doutes, il s’agit de réussir à valoriser chaque étape comme un véritable avancement : c’est la stratégie des « petits pas » qu’adopte Maria, doctorante financée de 27 ans, en 2ème année d’anthropologie, tentant de mettre en perspective la « miette » que représente sa journée d’effort : « J’ai commencé à comprendre que c’est un avancement qui est très très long. Dans notre malheur, nous avons eu la chance de pouvoir accompagner l’être aimé jusqu’à son dernier souffle, chez lui, dans sa demeure ce qui, actuellement, est de plus en plus rare : en effet, combien sont-ils à s’éteindre dans la solitude la plus totale d’une chambre d’hôpital ou d’un Ehpad ? Ainsi Vincent, doctorant en sociologie dans une université parisienne, bénéficiant d’un financement et de bonnes conditions d’intégration dans son laboratoire, évoque l’importance de cette reconnaissance « énorme » reçue lors de ses entretiens : « La reconnaissance on la voit aussi sur le terrain. Quoi qu’il en soit, échapper à la solitude peut être aussi simple que de noircir du papier. Fullick Mélonie (2011), « ‘My grief lies all within’ - PHD Students Depression and Attrition », University affairs, Universityaffairs.ca, 14 décembre. Sur le terrain : la solitude du rôle, 3. Ces logiques – le temps, les autres, la place – font respectivement jouer des tensions existentielles, relationnelles ou plus sociales. Coser Lewis A. Parfois la solitude peut conduire à une dépression, mais elle peut aussi être une conséquence de la dépression ou d’une phobie sociale. On a du mal, c’est quelque chose qui est tellement… c’est une expérience de précarité en fait, parce que c’est des contrats de 3 ans, 2 ans, 1 an… moi j’ai rien à côté ». Apprivoiser la solitude pour qu’elle soit une alliée pour vous apporter détente, connaissance et prise de recul. Comme si elle était suspecte, alors que se loge en son sein la plus belle des pépites. En 2013, selon l’enquête Conditions de vie des étudiants, 56 % des étudiants de 3ème cycle affirment avoir connu du stress au cours de la semaine précédente – un taux encore plus élevé que dans les deux premiers cycles –, 49% de l’épuisement, 26% de la déprime et 21% de l’isolement. Voici quelques clés pour vivre ta solitude pleinement et en tirer les bienfaits. 5A l’analyse, qu’elle soit source de souffrance ou recherchée, l’épreuve de la solitude est bien apparue transversale, mais recouvrant des univers rhétoriques particulièrement contrastés. Cependant, de plus en plus de sites de rencontres pour gens célibataires sont créés de nos jours afin d'en finir avec la solitude car l'homme a besoin d'être entouré pour mieux vivre, comme le dit la citation de Victor Hugo qui nous emmène dans le domaine de la condition humaine. Mais pour moi […] c'est un privilège plus qu'un dû ». Des choses que l’on peut révoquer en doute. Les participants au séminaire pouvaient échanger avec les enquêtés, eux-mêmes invités à réagir aux réponses des uns et des autres. Pendant une demi-heure, une heure… A la fin quand t’entends "ouah c’était trop bien", ça veut dire que tout ce que tu fais c’est pas inintéressant et ça veut dire que lui aussi il se sent reconnu. Les doctorants eux-mêmes oscillent entre une volonté d’être encadré et une satisfaction de cette liberté laissée par l’institution, qu’ils valorisent en comparaison avec d’autres pays où ils ont étudié. Ces relations apparaissent d’autant plus difficilement vécues que les doctorants étrangers nouvellement arrivés n’ont parfois que peu de relations ou supports externes au laboratoire pour partager leur expérience. Par opposition, quand elle s’avère insatisfaisante, la relation aux autres doctorants génère un sentiment vif de solitude. Et à la fin du mois je touche mon salaire. », Enfances, Familles, Générations, n°13. (…) Il y a une notion de don… ». La solitude, qu’elle prenne la forme d’une parenthèse ou d’une retraite, souffre d’une mauvaise image.