3. Toutefois, il n'hésite pas à le critiquer à l'occasion. Comme souvent, il se tourne vers Bélisaire qu'il rappelle d'Italie. Toutefois, il faut surtout voir dans cette orientation la volonté du pouvoir impérial de préserver la capacité contributive des petits propriétaires et du monde rural en général[209]. Plus généralement, Justinien s'intéresse de près à la vie de l'Église, n'hésitant pas à légiférer sur ce sujet. Celle-ci participe, par sa popularité, au renouveau que connaît les études byzantines en France dans la deuxième moitié du XIXe siècle et à l'émergence de jugements plus positifs sur l'époque byzantine. Procope de Césarée est de loin la principale source[1]. l’empire byzantin en orange puis écris son nom en majuscules noires. J. Alix, « La Johannide, traduction et commentaires », Revue tunisienne, vol. Envers les grands propriétaires, la politique de Justinien a parfois été perçue comme protégeant les paysans modestes contre l'accaparement de leurs terres par les plus riches. Les frontières de l'Empire sont assaillies et ses nouvelles conquêtes, notamment en Italie, sont compromises. Il lutte en particulier contre les chrétiens monophysistes. La présence d'une frise narrative hélicoïdale autour de la colonne, sur le modèle de la, Cet article est reconnu comme « article de qualité » depuis sa version du 13 janvier 2017, La version du 13 janvier 2017 de cet article a été reconnue comme «, Droit d'auteur : les textes des articles sont disponibles sous, Imperator Caesar Flavius Petrus Justinianus Sabbatius Augustus, Riposte des Ostrogoths et conquête définitive (541-555), La reconquête partielle de l'Espagne : la prise de la Bétique, Catastrophes naturelles et baisse de la population, La persistance de mouvements de protestations, Une œuvre administrative dans des domaines variés, Une volonté de limiter les inégalités sociales, Un droit familial plus favorable aux femmes, Un interventionnisme élevé dans les affaires ecclésiastiques, Des tentatives répétées de conciliation avec le monophysisme, « l'élévation au trône de Justinien est entièrement due à Justin. C'est le cas, par exemple, des Abkhazes situés au nord du Caucase. L'Afrique byzantine est en effet profondément désorganisée et appauvrie par des combats souvent accompagnés de pillages, obligeant les habitants à fuir. Cela le laisse libre de faire des conquêtes à l'ouest, vers l'Occident. À propos des relations entre Justinien et le pape Vigile, voir : À propos des convictions religieuses de Justinien, voir : European Judaism: A Journal for the New Europe, « Il fut moins sage ou moins heureux dans le gouvernement de l'empire : son règne fut remarquable par des calamités ; le peuple fut opprimé et mécontent ; Théodora abusa de son pouvoir ; une suite de mauvais ministres fit tort au discernement de Justinien, qui ne fut ni aimé durant sa vie, ni regretté après sa mort. Il assouplit certaines des modalités de fonctionnement de la justice, réitérant l'interdiction des prisons privées, mettant fin à la confiscation des biens d'un condamné à mort au profit de l'État (sauf en cas de haute trahison) et favorise la réduction de la peine capitale, souvent commuée en mutilations, comme l'amputation d'un membre. Il va donc, tout en agrandissant son empire, se concentrer sur sa partie orientale, et lui donner de quoi se suffire à lui-même. L'invasion perse se déroule en 530 et mobilise une armée de 40 000 hommes. Pourtant, Justinien devient empereur de l’Empire byzantin en 527. Enfin, l'opéra n'est pas en reste. 6- Sur le résumé, sur la carte de l’Europe au IX e siècle, colorie. Les nouvelles lois voulues par Justinien sont écrites en grec, on les appelle les Novelles. Ainsi, elle affirme qu'en dépit des limites de la politique de Justinien, « son héritage reste impressionnant. Quant à Justinien, il désire mobiliser ses forces dans la reconquête d'anciennes terres romaines, notamment en Afrique du Nord. En 535 et 536, Justinien engage une profonde réforme du gouvernement des régions orientales. Si les ressources fiscales s'en trouvent accrues, les prix ne baissent pas pour autant. Finalement, après un premier succès de Bélisaire, spécialement revenu d'Italie pour combattre les rebelles, c'est Germanus, le successeur de Solomon, qui écrase définitivement la révolte[100]. De même, Narsès joue un rôle déterminant dans la guerre contre les Goths en Italie de 535 à 553, tandis que Jean Troglita participe activement à la pacification de l'Afrique. Pour autant, s'il tient tête aux Sassanides, il n'obtient aucun résultat décisif et le conflit tend à s'équilibrer alors qu'une épidémie de peste frappe la région frontalière, fragilisant les deux armées. Progressivement, Justinien revient à son désir initial de parvenir à un compromis. Dans tous les cas, ces manœuvres visent surtout à prévenir une grande offensive perse et Justinien ne mène aucune action offensive contre son grand rival oriental[49]. Si la mort de Mundus et le départ de Bélisaire pour réprimer une rébellion en Afrique lui offrent un sursis de courte durée, les Byzantins repartent de l'avant en 536. La destruction d'Antioche, ville phare de la chrétienté orientale, est un choc pour Justinien et pour tout l'Empire. Ce dernier tente d'abord de briser le siège de Cumes où est conservée une partie du trésor de son royaume. La situation dégénère d'autant plus que Solomon, après un succès contre les Maures, est finalement battu et tué par ceux ci lors de la bataille de Sufétula en 544, tandis que Stotzas rejoint les rebelles berbères. 6 Que cherche à reconstituer Justinien par ses conquêtes ? Justinien dispose donc d'une éducation de qualité, même si Procope de Césarée affirme qu'il reste un barbare dans son langage. Plus fondamentalement, cette politique de Justinien d'acheter la paix, soit auprès des Barbares, soit auprès des Sassinides, est parfois remise en cause en raison de son coût difficilement soutenable, à long terme, pour l'Empire[159]. 5- Que cherche à reconstituer Justinien par ses conquêtes (DV) ? En mai 540, il s'empare de Ravenne, la principale cité italienne de l'époque et fait prisonnier Vitigès. Dès 535, Solomon doit conduire une campagne pour mater la rébellion de Cusina, soutenue par Iaudas[99]. Sur les régions de l’antique royaume du Pont, l’Empire conserve quelques têtes de pont qui constituent autant de comptoirs commerciaux régulièrement menacés par les peuples nomades de la steppe eurasiatique. Justinien n'échappe pas à cette logique de confrontation entre les deux principales puissances régionales, puisqu'en 526 éclate la guerre d'Ibérie. Dans sa biographie consacrée à Justinien, Pierre Maraval constate lui aussi la coexistence de succès réels et de résultats plus mitigés, certains n'étant pas liés directement à l'action de l'empereur. De surcroît, Justinien doit mobiliser le gros de ses forces face aux Sassanides et les effectifs dans la région ne sont guère suffisants pour tenir toute la péninsule[119]. Dans son Histoire secrète, Procope de Césarée lui prête même une forme d'emprise sur son mari, ce qui est certainement exagéré[33],[34]. Mais les guerres ont été très coûteuses. L'arianisme est un courant du christianisme qui s'oppose à la dualité de la nature du Christ. Ni Bessas, qui remplace Dagisthée, ni Mihr-Mihroe pour les Sassanides ne sont capables de prendre le dessus[65]. Connu pour ses pratiques ascétiques, il jeûne de plus en plus. Finalement, la solution vient de deux moines envoyés en Asie centrale, et qui parviennent à ramener dans l'Empire des œufs de ver à soie, permettant d'y implanter une production locale autour de Beyrouth, même si elle n'est pas suffisante pour que l'Empire se détache de toute influence des marchands perses[262],[263],[264]. Grâce à ses conquêtes, Justinien crée une préfecture d'Afrique et une autre d'Italie. 1)Q3 : Qui sont les membres de la cours de Justinien ?(DOC. En juin 541, les Sassanides assiègent Antioche, une cité stratégique de la Syrie, que Germanus ne peut défendre. Procope de Césarée décrit ainsi l'état des troupes frontalières quand Bélisaire revient en Orient en 541 : il ne découvre sur place « que des soldats pour la plupart nus et sans armes, tremblant au seul nom des Perses ». À partir de 695, année de la première déposition de Justinien II, l’Empire byzantin connut deux décennies de crises caractérisées par la succession de plusieurs empereurs. Parmi ces peuples, trois principaux peuvent être distingués : les Frexes qui vivent au sud-est de la Byzacène, les peuples de l'Aurès en Numidie, et un ensemble plus composite de tribus en Tripolitaine et en Cyrénaïque, dont les Laguatan. En ce qui concerne le judaïsme, Justinien ne revient pas, dans un premier temps, sur la tolérance limitée dont les Juifs font l'objet sur le territoire impérial. Ces derniers en profitent pour raser la forteresse inachevée, avant qu'une trêve ne soit signée pour l'hiver. Surtout, les conclusions du deuxième concile de Constantinople suscitent de vives réactions dans les rangs des partisans des Trois Chapitres, notamment en Afrique et en Illyrie. L'empereur décide alors de faire de nouveau confiance à Bélisaire, qui n'a pourtant plus les faveurs impériales. L'un des nombreux traits marquants de Justinien est sa longévité puisqu'il meurt à près de 83 ans, dans la nuit du 14 au 15 novembre 565. Il tente de renforcer ses relations avec l'Abyssinie pour trouver une route alternative à la route de la soie traditionnelle qui passe par la Perse. Durant cette période, les Byzantins sont confrontés à d'autres difficultés. Les réformes administratives de Justinien, tout en cherchant à s'adapter à des situations particulières, sont guidées par des préoccupations communes : « l'élimination de la corruption, la redéfinition des relations entre administration civile et militaire, la simplification de l'appel judiciaire, l'accroissement du statut d'autorité des gouverneurs de province »[175],[176]. Le nouveau roi, Agila Ier, est alors confronté à la révolte d'Athanagilde Ier qui demande le soutien de l'Empire byzantin. Justinien cherche à combattre les païens. Dans le domaine artistique, le personnage de Bélisaire est aussi très présent. Il fait aussi publier une modernisation des lois antiques et de la jurisprudence romaine, appelée le Digeste en 533, ainsi qu'un manuel pour enseigner le droit, appelé les Institutes (en 533). Il s'intéresse notamment à la question des appels à l'empereur, ce qui désigne la possibilité de faire appel des décisions des gouverneurs auprès de l'autorité impériale. Face à l'afflux massif de cadavres, des fosses communes sont creusées devant les murailles pour les y ensevelir, avant de les entasser dans des tours. Selon Warren Treadgold, entre la mort d'Anastase Ier en 518 et 540, le budget augmente de 33 % et les recettes fiscales parviennent à financer cette hausse importante[216],[N 18]. Les chroniqueurs s'attardent aussi sur sa personnalité. Au cours du règne de Justinien, l'Empire byzantin est aussi frappé à plusieurs reprises par des séismes d'importance. Edward Gibbon n'a pas un avis très différent dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain. Il contribue au développement du culte autour de la Vierge Marie en développant des lieux de culte en son honneur, comme l'église Sainte-Marie-la-Neuve de Jérusalem[278] ou l'église Sainte-Marie-de-la-Source à Constantinople ; la fondation du monastère Notre-Dame de Seidnaya lui est aussi attribuée. ... qui faisait tout pour que Cleo ne découvre pas sa superficialité. En plus d'être un empereur romain, il se conçoit comme un empereur chrétien, messager de Dieu, chargé de faire de son empire terrestre l'équivalent du royaume céleste[227]. Au total, ce nouveau code comprend douze livres et 4 600 à 4 700 lois, certaines remontant à Hadrien[162]. Didier, roi des Lombards, avait enlevé 2 provinces au pape. Le règne de Justinien peut être décomposé en deux parties. Les successeurs de Justinien ne parviennent pas à conserver ses conquêtes et l’empire est sans cesse attaqué par ses voisins attirés par ses richesses, notamment les Turcs. Si l'empereur met en œuvre d'importants moyens pour reconstruire la ville, cet épisode est l'un de ses plus gros échecs en matière de politique extérieure[60]. Le principal événement intérieur du règne de Justinien est la sédition Nika en 532, qui met en cause directement l'autorité impériale. Le tableau de Jacques-Louis David Bélisaire demandant l'aumône (1780) est le plus emblématique de ce mythe. Il remplace les vicaires des diocèses de Thrace et du mur d'Anasthase par un prêteur justinien de Thrace, aux fonctions civiles et militaires[77]. C'est alors Bélisaire, dux de Mésopotamie, qui dirige les opérations et reçoit des renforts menés par Coutzès, qui sont vaincus par 30 000 Sassanides[50],[51]. Cependant, à Constantinople, l'empereur Justinien I er cherche à retrouver l'unité de l ... centre du pouvoir musulman en Orient. Elle est achevée en cinq ans et officiellement consacrée le 27 décembre 537[N 24],[270],[271]. En littérature, il est l'un des personnages présents dans le Paradis de la Divine Comédie de Dante Alighieri. Justinien va jusqu'à s'intéresser à la vie monastique, privilégiant le mode de vie cénobitique. En revanche, la deuxième partie de son règne est plus contrastée. La sacralité chrétienne est omniprésente dans l'imagerie impériale, notamment sur les mosaïques de la basilique Saint-Vital de Ravenne. Toutefois, cette répression ne remet pas définitivement en cause la volonté de concilier les monophysites avec les orthodoxes. Si Amalasonte, qui assure la régence après la mort de Théodoric, tente de maintenir de bonnes relations avec Justinien, soutenant ce dernier dans sa lutte contre les Vandales, cette politique suscite des protestations parmi les Goths et, après son mariage avec Amalasonte, Théodat ne tarde pas à l'emprisonner puis à l'exécuter. C'est dans cette perspective que Justinien détache l'Arménie de l'orbite du magister militum d'Orient, au profit de la création d'un magister militum propre à l'Arménie[N 19]. Il a parfois tendance à s'opposer aux papes. Au printemps 534, Bélisaire rentre à Constantinople où il jouit d'un triomphe romain pour récompenser ses succès, même si c'est surtout Justinien qui est mis en avant. En 1068, le basileus Romain Diogène veut y mettre fin et repousser les Turcs. Ainsi, quand il s'adresse à Dante, il le fait en ces termes : « César je fus et Justinien je suis ». Pour cela, il en fait une charge de deux ans dont la nomination relève du préfet du prétoire, tandis que les gouverneurs ne peuvent les congédier. Justinien aime à se présenter comme le prince chrétien par excellence. De même, des arriérés d'impôts sont annulés quand le contribuable n'est pas en mesure de les régler[214]. Elle demeura pour la postérité un grand exemple, bien que l'œuvre de restauration n'ait pas duré et que sa faillite ait eu pour l'Empire les plus lourdes conséquences »[292]. En outre, le royaume vandale professe l'arianisme rejeté par Constantinople, accroissant les dissensions entre les deux camps[84]. Justinien est connu pour avoir profondément réorganisé la ville de Constantinople. Ainsi, Montesquieu, dans ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, est sévère à l'encontre de l'action de Justinien dont il estime qu'il a profité de circonstances favorables pour étendre l'Empire tout en oubliant de défendre les frontières du Danube et de l'Orient, sans jamais être en mesure de contrecarrer la décadence romaine : « Mais la mauvaise conduite de Justinien, ses profusions, ses vexations, ses rapines, sa fureur de bâtir, de changer, de réformer, son inconstance dans ses desseins, un règne dur et faible, devenu plus incommode par une longue vieillesse, furent des malheurs réels, mêlés à des succès inutiles et une gloire vaine. Justinien décide de donner à la donation un caractère ferme et il le fait en ces termes « il importe que cette cause soit arbitrée par un remède impérial : puisque aussi bien rien n’est autant spécifique que la majesté impériale, seulement par laquelle l’imitation de Dieu est observée, nous ordonnons que dans les deux cas la donation reste ferme ». Par bien des aspects, la manière dont Justinien s'ingère dans les affaires ecclésiastiques est empreinte de césaropapisme[231]. Dès lors, il est nécessaire d'accorder de l'importance aux autres chroniqueurs pour corriger les éventuels biais des récits de Procope. Toutefois, la mort du souverain perse le 13 septembre 531 constitue un tournant dans le conflit. Cette ancienne province romaine est alors le lieu d'implantation du royaume wisigoth, dirigé par Theudis au début du règne de Justinien. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Ils parviennent à obtenir de premières victoires et pillent les campagnes, notamment en Byzacène. Ils sont encore influencés par l'idée d'un long déclin de l'Empire romain[N 25] que Justinien ne peut arrêter[284]. Globalement, l'égalité des droits entre l'ensemble des citoyens progresse[195]. Ce qui est sûr, c'est que son oncle lui fait donner, alors qu'il est lui-même sans grande culture, la meilleure éducation possible ; l'éducation d'alors se base sur le droit, la rhétorique et la théologie. Quoi qu'il en soit, l'arrivée sur le trône impérial de Justin Ier profite directement à Justinien, qui est d'abord nommé comes puis maître des milices des unités de cavalerie et d'infanterie positionnées aux alentours de Constantinople. Ainsi, la richesse de l'Égypte provient de son statut de grenier à blé pour Constantinople et Justinien consolide les échanges entre la capitale et cette province stratégique. Comment l’empereur Justinien se rattache-t-il à l’Empire romain ?